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De midi à minuit

Les Maçons ont coutume d’ouvrir leurs travaux à midi, l’heure à laquelle aucune obscurité ne subsiste  et travaillent de midi à minuit. 

Débute alors le « temps maçonnique ». Le temps profane s’arrête, nos vies profanes restent à la porte  du Temple.  

Pendant la durée des travaux, les apprentis quittent le temps chronologique pour atteindre un silence  intérieur, une orientation pour retrouver l’harmonie avec eux-mêmes et avec le monde.  

Midi marque le passage du profane au sacré ; le temps profane s’arrête, laissant place au temps sacré,  dont l’intensité est plus importante que la durée. 

Le travail maçonnique est placé sous la lumière du soleil descendant qui, à peine son Zénith atteint et  sa lumière à son maximum, va commencer par diminuer d’intensité pour faire place aux ténèbres (la  lune ou minuit) et c’est à cet instant que les ouvriers sont renvoyés heureux et satisfaits de la journée  puisque minuit signifie aussi l’heure du repos après une pleine journée de travail. 

Les Travaux en loge, du fait de leur caractère rituel, se déroulent symboliquement en conformité  harmonique avec les cycles naturels, et notamment avec le parcours journalier du soleil car nous  sommes dans un rite solaire, dont les bornes sont les mouvements du soleil. 

Les FM travaillent de midi à minuit, càd de l’heure à laquelle le soleil se trouve au zénith et où l’ombre  n’existe pas, et donc ne peut fausser la vision des choses, à l’heure où l’ombre est omniprésente et  empêche toute activité, le soleil étant alors passé à l’opposé, au nadir. 

A ce moment précis, la construction de notre temple intérieur commence, fait de compréhension  mutuelle et de tolérance. 

Midi signifie la mi-journée. C’est le moment où l’on fait le bilan de sa matinée et où l’on planifie son  après-midi. 

De même, au midi de sa vie, devenu adulte, l’Homme fait le bilan de son enfance et de son adolescence. 

Il a vaincu certaines ténèbres durant cette période, il a fait la paix avec lui-même et a maintenant trouvé  sa place dans la cité. 

Les biens matériels ne suffisent plus à satisfaire son besoin légitime de reconnaissance sociale, il  cherche une autre voie. 

Attiré par la Lumière, il comprend que le moment est venu de s’avancer sur le chemin de l’initiation. 

On voit donc son importance symbolique dans le Temple, l’espace, et le temps de la cérémonie  maçonnique. 

Minuit marque le retour au profane, la reprise du tic-tac de nos montres, c’est l’heure du repos.  

Un repos mérité après un dur travail. C’est l’heure de digérer et assimiler. C’est symboliquement le  temps de réparer et régénérer tout ce que le soleil a brûlé (comprendre ce que l’on a écouté).  

Cette étape est indispensable et doit se faire dans le noir, hors du temps maçonnique, dans nos vies de  tous les jours.

Minuit signifie les ténèbres, mais cela signifie également l’émergence prochaine de la lumière au jour  nouveau, lumière qui va s’intensifier jusqu’à midi, lorsque le soleil sera de nouveau au zénith,  triomphant ainsi des forces de la nuit. 

Pour ceux d’entre vous qui ont eu la chance de vivre une éclipse totale, ils n’auront pas manqué d’être  surpris par le silence soudain et total qui se fait dans la nature à la tombée des ténèbres, et par l’aussi soudaine reprise d’une vie intense dès que réapparaît la lumière. 

Midi / minuit représente 12h, 12 comme les 12 travaux d’Hercule, les 12 tribus d’Israël, les 12 Apôtres  de Jésus, les 12 mois de l’année … 

C’est la symbolique des cycles : cycle journalier, cycle annuel, cycle de l’ombre et de la lumière, cycle du  bien et du mal, cycle de la vie et de la mort … 

Une analogie peut également être établie entre les phases d’une journée et les phases d’une année. 

Midi et minuit jouent en effet dans le cycle journalier un rôle analogue à celui joué par les 2 solstices  d’été et d’hiver dans le cycle annuel. 

Midi / minuit correspondent aux milieux du jour et de la nuit, comme les 2 solstices correspondent aux  milieux de l’été et de l’hiver astronomique. 

Tous ces cycles sont immuables et leur issue est inéluctable, mais toujours dans un but de  renouvellement et de régénérescence. 

Cependant la fermeture des travaux ne veut pas dire que tout est fini, bien au contraire, la lumière qui  a éclairé nos travaux doit continuer de briller en nous pour que nous achevions au dehors l’œuvre  commencée dans le temple.

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Jean-Baptiste Kléber

www.jeanbaptistekleber.com

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