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Les textes fondateurs, 2ème partie : Les statuts Schaw

Il y a quelques semaines, au détour d’une discussion anodine avec le très populaire et ô combien talentueux frère Hervé Lecoq, ce dernier me faisait remarquer avec justesse que peu d’initiés connaissaient la question des textes fondateurs de la franc-maçonnerie. Pour tout vous dire et avec franchise, il n’avait pas tort !

Je me suis donc convaincu qu’un travail concis de vulgarisation permettrait tout de même de nous rafraîchir la mémoire … voire de la lester d’une pierre supplémentaire. Dans cette mini-série qui débute donc, nous allons faire le tour des sept documents fondateurs : les anciens devoirs, les statuts Shaw, le manuscrit d’Édimbourg, le manuscrit Sloane pour ce qui est de la partie antérieure à la première grande loge, puis des constitutions d’Anderson, le manuscrit Graham et enfin le discours de Ramsay pour ce qui est des textes post 1717.

Épisode 2 : Les Statuts Schaw

En 1583, en Écosse, le Roi Jacques VI nomme un certain William Schaw Surveillant général des maçons d’Écosse. Cette fonction consiste à assurer la construction et l’entretien des propriétés du Roi. 

En parallèle de cette mission, le roi lui demande de structurer l’ordre opératif, d’écrire une nomenclature, une charte de fonctionnement commune à toutes les loges et à tous les maçons. C’est ainsi que Schaw va publier en 1598, au lendemain de la Saint-Jean soit le 28 décembre, en langue Scot la première version du texte nommé “Statuts et Ordonnances que doivent observer tous les maîtres maçons du pays”. Ce texte est composé de six volumes. 

Les grands axes du texte portent sur la bascule de loges temporaires en loges permanentes avec une zone géographique définie avec précision. Rappelons qu’à cette époque les loges se créaient au pied du chantier de l’édifice et n’existaient que le temps de sa construction. 

Les Statuts Schaw définissent également le fait de structurer administrativement les loges en leurs imposant des registres et un secrétariat dédié à cet office et prenant en compte les tenues, mais plus encore l’évolution du parcours des initiés. Ainsi tous les maçons sont enregistrés dans une loge précise avec un “suivi professionnel”. 

Les statuts définissent aussi le caractère et les aspects moraux (droiture, loyauté, charité) à respecter par les maçons tout autant que la durée d’apprentissage puis la durée de compagnonnage (deux fois 7 ans) qu’ils devront respecter. À ce titre, ils définissent le rapport hiérarchique et les responsabilités respectives du maçon envers les officiers de sa loge ainsi que son rapport avec le propriétaire du chantier. La notion porte sur l’engagement et la responsabilité du commanditaire des travaux ainsi que sur la fraternité à avoir avec les frères opérant également sur le chantier. 

Le document introduit aussi en cas de conflit entre maçons ce qui pourrait être considéré comme l’ancêtre de la Chambre du milieu. Le fonctionnement y est très similaire, des officiers sont chargés d’entendre les doléances des deux parties et d’apporter une médiation ou si impossibilité, de rendre un jugement  aux maçons concernés, lequel  à défaut d’application interdit la reprise du chantier. 

Enfin, ils autorisent les visiteurs non issus du métier en loge s’ils sont réguliers (comprendre si leurs visites sont récurrentes). 

Une année après la première publication, une seconde édition verra le jour (28/12/1599) qui complètera le premier texte tout en s’intéressant quasiment exclusivement aux questions liées à la loge Kilwinning qui conserve d’ailleurs à ce jour la première édition dans son musée. 

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Alexis AT

Français expatrié à Moscou *** Grand Inspecteur National en charge du développement Europe de l'Est @ GLTF

Une réflexion sur “Les textes fondateurs, 2ème partie : Les statuts Schaw

  • Mon TCF Alexis

    Il est vrai que la “culture maçonnique” de la plupart, sinon de la grande majorité de nos FF ou SS est quelque peu affligeante !
    En effet, qui connaît les Statuts de William Schaw 1598 et 1599, le catéchisme de Cristopher Wren 1685, les Constitutions de la Noble et Fameuse Corporation 1693, Coutumes des Loges anglaises à l’attention de celles de France 1732, Conversations allégoriques 1815, etc … sans parler des Landmarks et sans parler des FF qui disent Houzzai, houzzai, houzzai depuis 20 ans sans savoir ce que cela signifie ????
    J’ai trouvé ce site il y a peu et j’ai vu que tu cherchais des FF en déshérence pour constituer une L à Annecy (où il y en a déjà pas mal …)
    Je ne suis pas dans ce cas mais je suis voisin à Aix les Bains
    Si besoin d’un coup de main technique ou autre, n’hésite pas
    Je te fratacolle

    Euclide

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