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La beauté, l’esthétique

Un de nos trois piliers s’appelle “Beauté”.
L’esthétique demande « qu’est-ce que la beauté ? » « Qu’est-ce que l’art ? »
L’homme s’est de tout temps posé ces questions.
Alors, qu’est-ce que la beauté, qu’est-ce que l’art ?
Qu’est-ce que la beauté ? S’il s’agit du pilier, le troisième, il est en toute logique, placé avec la Sagesse
et la Force, noms des trois Séphiroth de la Kabbale. Ils sont évidemment la représentation symbolique
des trois maillets de la Loge. La Sagesse du Vénérable, la Force du Surveillant Ancien et la Beauté du
Nouveau Surveillant.
Est-ce alors, une beauté esthétique ? Certes non, enfin, pas toujours. Il doit s’agir ici d’une beauté
intérieure et il est intéressant de voir qu’elle s’applique aux Apprentis. Beauté, pureté, le concept n‘est
ici pas seulement esthétique. 
Venons-en alors à la beauté esthétique. Ici, nous sommes entièrement dans le domaine de la parfaite
subjectivité. 
A ce propos, on doit bien convenir que le beau a un rapport complexe avec la subjectivité. Une fleur est
une fleur, un poussin est un poussin. Point. Il n’en est pas ainsi de la beauté, ce terme n’est pas absolu,
il exprime le rapport des objets, que nous appelons « beaux » avec nos idées, avec nos sentiments, avec
nos lumières, ou avec notre cœur…
Restons dans l’Art, qui est le sujet du jour.
La beauté dans l’art est souvent, la juste représentation d’une chose. Pendant longtemps et pour
beaucoup d’observateurs encore, le beau était le vrai. Un beau tableau était celui qui se rapprochait le
plus de la réalité. Puis est arrivée la photographie, laissant au deuxième plan cette notion de réalité pour
ouvrir la palette des autres sentiments devant le beau, dans l’Art. On peut retourner le problème dans
tous les sens, à la fin, est beau…ce qui plait. Évidemment, ce qui est beau pour moi, sera moche pour un
autre et inversement. Normal, le beau, dans l’art, devient ce qui nous fait vibrer par une évocation, un
rapport à un sentiment, un souvenir, un imaginaire… le champ des possibles est immensément varié.
Détaché de cette obligation de représentation et de ressemblance, l’art s’est placé dans une autre
dimension. Il s’agit, notamment, de ce que nous appelons l’Art Moderne. 
J’y reviens en parlant de la Franc-Maçonnerie.
En FM, nous pratiquons les symboles, ô combien ! Mais il y a une forme symbolique qui est assez peu
utilisée : le tableau, le dessin, l’image…, peu utilisée, mais évoquée, notamment, nous l’avons vu, avec
un de nos trois piliers.
Image et symbole, prenons l’exemple de l’image religieuse. Du 4ème au 9ème siècles, s’est instauré un
grand débat au sujet des représentations de Dieu, du Christ, de la Vierge…
Les iconoclastes, et notamment le pouvoir politique, les empereurs, ceux qui combattaient l’Église
traditionnelle, pensaient que se référer à des images faisait que l’on adorait plus l’image que ce qui était
derrière l’image. Alors que les religieux étaient iconophiles et pensaient que ces images permettaient de
présenter leurs thèses auprès de gens illettrés.
L’histoire de Constantin V « Le Copronyme » (traduction littérale : « nom de m— ») serait trop longue
ici. Résumons. Il a fallu deux conciles, dont celui de 843 pour, définitivement, condamner l’iconoclastie
et imposer l’iconophilie. 

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La Franc-Maçonnerie serait-elle iconoclaste ? On peut le supposer, les représentations sont assez
sommaires visuellement, il y en a d’ailleurs très peu.
Et je crois que c’est très bien ainsi. Imaginons que nous dussions dessiner le GADLU.
Immanquablement, les débats profanes vont surgir. « Mais, pourquoi pas sur un nuage, dans les cieux,
puisqu’on y est », « Tiens, ça me rappelle quelqu’un… ». Bref, on voit le concert des récriminations,
recevables d’ailleurs.
Effectivement, la représentation trop visuelle tue la portée du symbole et la restreint.
Mais ce que je j’admets pour la FM me conduit à constater que si, au 9ème siècle, les iconoclastes
avaient gagné la partie, nous n’aurions pas eu la Renaissance, ni les merveilles de Raphaël, ni les
prodiges de ces peintres, certes souvent avec le mécénat religieux, mais peu importe, quelle perte, quel
gâchis. Et nous n’en aurions peut-être rien su.
Alors comment voir la beauté, l’esthétique ? Et l’art contemporain, serait-il le symbole de l’Art, de son
abstraction ?
L’art moderne c’est l’art de représenter l’imprésentable. La vérité de l’Art moderne ce n’est plus
l’identité, l’harmonie, la raison. C’est plutôt la non-raison, la possibilité de représentation des trois faces
du cube qu’on ne peut pas voir en même temps que les trois autres.
Quand on ne se contente pas de regarder bêtement les œuvres d’art dit « abstrait », en faisant semblant
d’être intéressé, posture moderne ; quand on ne se contente pas non plus de faire des bonnes affaires
avec l’Art moderne, mais qu’on essaie de comprendre ce qu’il est, on tombe vite dans des clichés («
…mon neveu de 5 ans fait aussi bien… etc… ») et je n’ai pas qualité pour débattre de ces questions et
encore moins de dire ici si j’aime l’Art moderne ou pas ce qui n’intéresse à peu près personne.
Ce que je veux dire c’est qu’au fond, quand nous regardons une équerre et que nous extrapolons de
cette image un ensemble d’idées concernant la rectitude notamment, ne faisons-nous de pas de « l’Art
moderne » ? Quand on évoque un fil à plomb et que nos pensées vont immédiatement sur les notions de
verticalité, de descente en soi, de remontée, ne faisons-nous pas de « l’Art moderne » ? C’est la
question que je me pose. Est-ce que le symbolisme n’est pas quelque part, de l’Art moderne ? A
condition bien entendu que l’on ne prenne pas le sens de moderne dans son aspect chronologique, mais
quelque chose qui dépasse les canaux habituels de la vision première des choses. Le raisonnement qui
consiste à passer dans un autre monde n’est-ce pas justement le travail du symbolisme ?
Nous savons tous ce qu’est un compas, un instrument qui sert à tracer des courbes, des cercles, qui sert
à mesurer… Mais, les FM que nous sommes y voient aussi, c’est évident, l’outil du Grand Architecte, la
possibilité qu’offre cet outil de délimiter l’espace entre l’intérieur fini, humain et l’extérieur…etc…
j’arrête ici, nous avons tous travaillé ce symbole.
Alors cette façon de voir le compas, l’équerre, en FM, n’est-ce pas une façon de raisonner « Art
Moderne » ? L’art “abstrait”, par excellence la peinture, doit agir sur l’âme du spectateur, mais avec les
moyens qui sont dénués de leur traditionnelle fonction, obéissant aux seules lois de l’abstraction.
Cependant, l’abstraction n’est pas un pur jeu de formes à la limite de la décoration. Elle serait plutôt
quelque chose comme un langage de l’âme, par opposition à la peinture attachée à l’évocation des
apparences extérieures des choses et des êtres. 
Au fond, regarder un tableau « d’art moderne », c’est chercher dans ce qui incompréhensible à la
première vue, ce qui est réel dans le caché. Derrière les évocations, on cherche la réalité qu’a voulu
donner l’artiste. Ce qu’il a caché derrière des symboles.
Quand on fait du symbolisme maçonnique, la démarche est parallèle, on part du réel, pour trouver sa
face cachée, le symbolisme.

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Voilà quelques réflexions sur l’Art, l’esthétique, la Beauté. Domaine, j’en conviens, très difficile, très
personnel. 
Et en la matière, à chacun sa vérité ou plutôt sa vision des choses.

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