KEMIA, le chemin des terres noires (épisode 1)
Les amusements incomplets de l’imaginatio vera
Mes frères, la franc maçonnerie ne se révèle que de l’intérieur et nous devons porter ce qui est au- dedans vers l’au-dehors. Et pas l’inverse.
S’il est vrai que le travail intérieur a besoin d’être épuré en laissant les métaux à la porte du temple c’est-à-dire de soi-même, nous verrons que beaucoup de connaissances c’est-à-dire les co-naissances, ceux qui nous accompagnent à naitre et à nous révéler de l’intérieur, et bien tout ceux-là sont d’héritage historique. Toute la science se trouve dans les chiffres mais sans aucun doute encore plus dans les mots et les lettres.
A ce titre et pour donner le ton, le Mot Maitre ou Maitre Mot à savoir celui qui domine tous les autres n’est-il pas en latin le MUTTUM ?
Un mot palindrome qui à la fois à l’endroit comme à l’envers nous intime en anglais comme en français de se taire (MUTE), quel paradoxe et quelle sagesse de cacher dans un mot plusieurs dimensions.
Dans ce mot par exemple MUTTUM nous pouvons en réfléchissant trouver une signification triple : « MOT», « MUTISME », « MUTER » à savoir MUTTUM « Le mot manifesté », MUTISME « le secret ou le silence ou se taire » et MUTER « le changement » et même encore transmuter comme pour « traverser en silence afin de changer » si l’on joue avec les dimensions. Une synthèse de toutes ces dimensions pourraient être le nom commun « SOUFFLEURS » à savoir celui qui, doucement inspire le comédien perdant sa mémoire, celui qui connait le texte originale sans défaillir. Souffleur, c’est aussi celui qui sait faire rougir le feu, l’attiser, l’entretenir. C’est aussi celui qui forme la matière comme le verre par exemple.
En s’amusant un peu, regardons les différentes langues notamment le grec et revenons à MUTER et traduisons le en cette langue.
Ainsi « changer » se dit META et se trouve non loin du mot MUT ou MU ou une MUE.
Poussons plus loin et allons sur le METALION, mot grec signifiant métal, nous y trouvons, méta « le changement » et lion qui signifie « autre ou le transformé». Déjà les grecs invitaient par leur langue à voir que dans le métal il y avait une transmutation possible sans connaitre la table de Mendeleiev, METAL étymologiquement c’est donc « changer en autre », « changer un métal en autre ».
D’où les grecs tenaient ils la certitude que les transmutations étaient réalisables par artifices dans les métaux ? les alchimistes par exemple savaient -ils pour en parler souvent dans leur traités que le plomb, l’or, le mercure étaient voisins dans la table périodique des éléments et qu’il suffit d’être habile à enlever un proton ou un électron au mercure en passant vraisemblablement par le plomb pour qu’il se change en or ? Il est à noter que nous ne savons que depuis à peine un siècle que les métaux transmutent au naturel. Quelles intuitions sont-elles venues aux alchimistes pour leur faire choisir les métaux ?
Nous voyons avec un simple mot, toute une invitation à chercher et c’est ce que j’ai tenté de faire par ce morceau d’architecture en tentant de trouver du sens, un chemin. Le chemin …
…Parlons du mot CHEMIN justement mes frères.
Il est vaste et c’est un voyage dans beaucoup de pays qu’il nous invite à faire.
Les Chimús peuplade précolombienne du Pérou, étaient connus pour adorer la Lune, contrairement aux Incas qui adoraient le Soleil.
Les Chimús sont renommés pour leur céramique monochrome caractéristique, ainsi que pour leur travail raffiné des métaux : cuivre, or, argent, bronze et tumbago (un alliage de cuivre et d’or). De nombreuses grandes pyramides sont attribuées à l’ancienne civilisation Chimú.
Mais repartons en Grèce.
On trouve dans la langue grec, Chumeia, Chemeia, Chumia qui définissent une technique de préparation de l’OR et de l’ARGENT. Par exemple « CHUMA » désigne un lingot, « CHEUMA » désigne tout ce qui coule par l’exposition au feu, tout ce qui est fusible.
Il y a aussi « CHEO » qui signifie : je coule, je fonds, je tombe et qui donnera le verbe « CHOIR » en Français. Ainsi une copie d’un texte d’Alexandre d’aphrodisie daté du 4ème siècle parle « d’instruments chyiques » à propos d’outils servants à la fusion.
CHEMIA ou KEMIA, soit l’EGYPTE, ou Terre de l’homme noir ou terre noire. Voilà pour chemin, voici maintenant son début le plus usité:
ALK, le ALK de ALK-KEMIA.
Alka ou Alke en grec dorien signifie force et vigueur, énergie, en Hébreu ELK signifie « marcher », « vivre », en plusieurs dimensions comme nous y sommes habitués.
Cela donne donc « marcher et vivre avec force, vigueur et énergie ».
Pour les arabes eux aussi héritiers des grecs d’Alexandrie, le préfixe AL magnifie les choses, « AL-KOUMIA » ou « AL-KIMIYA » était pour eux, « la science égyptienne », la « science de la terre noire ».
A ce titre l’encyclopédie de l’islam souligne que le mot « al-kimiya » est synonyme de « al iksir » d’oú provient le mot « Elixir » sans doute.
Tenir secret en arabe se dit « Kama » et les encyclopédies mafatih al’ulum le rapproche de « kimiya ». Ainsi le chemin, l’AL-CHEMIN dirais-je, contient en lui seul des dimensions multiples.
Tout cela m’émerveille personnellement. Je ne sais pas vous mais laissant libre notre imaginaire nous faisons des liens qui pour moi sont incroyables ! L’imagination vera donne le ton.
Plutarque dira que « la partie la plus noire de la terre d’Egypte, semblable au noir de l’œil, est appelé par eux (les égyptiens) CHEMIA, et ils la comparent à un cœur ».
En copte, « KHEMI » ou « KHOUMI » désigne « la terre noire », « le limon », « l’Egypte » et la racine égyptienne KM signifie « achever ou réaliser » et aussi « l’être noir », alors que la racine KMT désigne par allégorie « l’Egypte ».
Le pays de CHAM fils de noé est dit CHAMIA. C’est « la terre de la race noire ». On trouve également « CHEMMIS » qui est la ville de la thébaïde consacré au dieu Pan qui portera le nom de PANOPOLIS grand centre supposé d’apprentissage de l’alchimie au temps de la décadence égyptienne.
En hébreu « Schemmech » (encore un palindorme) désigne le soleil et par rapprochement HERMES TRISMEGISTE désigne dans la table d’émeraude l’alchimie par « l’opération du soleil ». Encore des dimensions à ajouter à ce chemin, à ces terres noires, à cette Egypte, à ce secret, à cet élixir bref…tant de multiples…tant de mathématiques dans les lettres et
les mots.
Allez ! Vous reprendrez bien encore un peu…de sel s’il vous plait ? :
Et oui, le mot ALCHIMIE est aussi dérivé de ALS, qui en grec signifie SEL, et aussi dérivé de CHIMO qui veut dire Fusion. On ne pourrait cacher au mieux un secret qu’en le plaçant dans toutes les langues mes chers frères, comme une anagramme gigantesque. Dieu n’a-t-il pas fait des langues différentes afin de séparer les hommes ? Mais pourquoi ? N’est-il pas dit que réunir toutes les langues dans une même Tour de Babel serait punit par dieu ? Ne pas corrompre de trop puissants secrets et les donner véritablement à ceux qui les cherchent et qui ont la sagesse et la patience de les décrypter. Et que l’imagination vera en s’amusant et en s’usant l’âme permettrait aux plus patients, par le plaisir et la persévérance, de mettre son grain de sel et de trouver les quelques mystères.
Si ce n’est pas un dessein calculé, c’est au moins une coïncidence heureuse digne de la « française des jeux » que les mots nous envoient.
Allez encore une dernière pour cette épisode incomplet :
Pour ALCHIMIE le docteur MAHDIHASSAN un étymologiste offre pour le mot «KIM-YA» la signification « jus qui fait de l’OR ».
Mes frères, dieu ne dit jamais mais ne fait que signifier, nous en avons là, si on l’accepte, quelques exemples parfaits. En effet l’enseignement traditionnel ne se faisant pas apparemment autrement que par approfondissements successifs, par analyses et synthèses conjointes, ils nous restent à aller vérifier et conclure par l’expérience en rassemblant la dispersion.
Voilà,
Nous sommes entrés dans l’alchimie elle-même grâce à son nom, j’ai trouvé que c’était l’entrée la plus simple. Entrons y maintenant un peu plus par ce qu’on en admet historiquement et aussi par tradition…
Suite au prochaine épisode … incomplet.
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