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Digressions autour de ma maquette du Tabernacle

Thierry Rodmacq initié en 2006 au sein d’une loge de la Grande Loge Nationale Française est l’auteur de deux livres Les deux mondes et Le rituel secret de l’agent inconnu.

Il travail depuis quelque années au sein de la GL-AMF et en parallèle au Grand Conseil du Rite Français s’agissant des Ordres de sagesse.

Lorsque j’ai réalisé la maquette du Temple de Salomon, j’ai appris qu’il n’était que la forme fixe du Tabernacle, dont il reprend toute la symbolique.

Il m’a paru donc naturel de réaliser la maquette du Tabernacle pour m’imprégner des arcanes de cet édifice.

Le Tabernacle encore appelé tente d’Assignation, tente de Rencontre ou encore MiShKaN est décrit dans l’Ancien Testament comme le lieu de culte mobile utilisé par les Hébreux après leur sortie d’Égypte.

Dieu a dicté directement à Moïse les plans du MiShKaN. Il a désigné l’architecte en chef Bétsaléel et le Grand Prêtre Aaron, Frère de Moïse.

La fonction du Tabernacle est d’être la maison de Dieu, il renferme la présence divine dans l’Arche d’Alliance située dans le Saint des Saints.

Petit rappel biblique :

  • Joseph, un des 12 patriarches, est vendu comme esclave suite à la jalousie d’un de ses frères.
  • Arrivé en Égypte, sa sagesse et son intelligence sont remarquées par le Pharaon. Joseph décrypte le songe de Pharaon où 7 vaches maigres mangèrent 7 vaches grasses. Il prédit 7 années d’abondance suivies de 7 années de mauvaises récoltes[1].
  • Il devient alors le bras droit du Pharaon. Il pardonne et accueille ses frères venus quémander son aide. [2]
  • Le nouveau Pharaon n’ayant pas connu Joseph est inquiet par l’augmentation de la population juive.
  • Il décide alors de réduire le peuple Juif en esclavage et de faire tuer tous les nouveaux-nés Juifs.
  • Moïse échappe au massacre, car sa mère l’abandonne dans une corbeille de papyrus flottante sur les eaux du Nil et arrive au niveau du palais de Pharaon.
  • Il est recueilli par une des filles du Pharaon
  • À l’âge de 40 ans, il tue un contremaitre, car il battait injustement un esclave Hébreu et s’enfuit pour devenir un nomade du désert.
  • À l’âge de 80 ans sur le mont Horeb ou Sinaï[3], il reçoit un message de Dieu sous la forme d’un buisson ardent. Il doit délivrer son peuple des mains de l’oppresseur et l’emmener vers la terre promise.
  • Pharaon accepte de laisser partir le peuple Juif après l’épreuve des 10 plaies d’Egypte. La dernière et la plus terrible est la mort de tous les nouveaux-nés, sauf les nouveaux-nés israélites épargnés grâce au sang de l’offrande placée sur le seuil des maisons.
  • Dès que le peuple Juif prend la route, Pharaon change d’avis et se lance à leur poursuite.
  • Il s’ensuit le miracle de la mer rouge se divisant en deux pour laisser passer les Juifs et se refermant sur l’armée Égyptienne.
  • Le peuple Juif sous la conduite de Moïse reçoit miraculeusement de l’eau (en frappant un rocher) et de la nourriture tombée du ciel appelée la manne.
  • Moïse rejoint pour une seconde fois le mont Horeb ou Sinaï où il reçoit les lois destinées à régir son peuple.
  • Trouvant le temps long, le peuple se met à adorer un Veau d’Or.
  • De rage, Moïse brise les tables de la loi et Dieu ordonne une sentence de mort sur les hérétiques de son peuple.
  • En dépit de cet incident, les tables sont réécrites et Dieu s’en remet à Moïse pour transmettre les plans du Tabernacle et toute la législation très complexe régissant le culte.
  • A l’âge de 120 ans, Moïse meurt près de la terre promise sans l’avoir vue.

En construisant ma maquette, je me suis vite aperçu que cet édifice pourtant décrit avec moult précisions dans la Bible comporte plusieurs incohérences :

  • La plus évidente et importante est l’absence de maintien central des couvertures. Le vide étant d’environ 4,5 m, un affaissement de ses dernières est inéluctable.
  • Le bois d’acacia servant à fabriquer les poutres n’est pas présent dans cette zone désertique. (L’acacia du désert est un bois noueux de petite taille).
  • Le culte parle d’offrande de blé, mais il ne pousse pas dans le désert.

En fait, ces incohérences ne sont pas surprenantes, si on considère comme beaucoup d’historiens que ces écrits datent du 7ème siècle avant Jésus-Christ et se sont étalés sur une longue période avec plusieurs auteurs.

  • L’architecture du Tabernacle témoigne d’une alliance entre un peuple sédentaire avec la base de la construction en dur et un peuple nomade avec le toit fait de couvertures. Cette logique est retrouvée dans la légende de Moïse qui a été 40 ans sédentaire puis 40 ans nomade.
  • Sur les terres d’Israël au 7ème siècle avant Jésus-Christ, les rédacteurs se sont inspirés des cultes et des édifices de leur époque où le blé est présent et où le bois abondent.

Mais qu’y a-t-il derrière ces légendes ?

Je ne vais pas m’étendre sur l’analyse de la Bible face à l’histoire. De nombreux auteurs ont très bien traité le sujet. Je renvoie notamment le lecteur à l’ouvrage d’Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman :« la Bible dévoilée »

J’évoquerai seulement deux périodes importantes retrouvées d’ailleurs dans le corpus des rituels maçonniques : les réformes du royaume d’Israël sous le roi Josias et l’exil des Juifs à Babylone.

Vraisemblablement, la Bible a été écrite en plusieurs étapes. Les premiers livres inspirés de différents mythes et légendes ont été rassemblés et rédigés à l’époque du roi Josias (639-609 avant J.-C.). Ces textes ressemblent à une épopée et ont pour but de créer une unité politico-religieuse autour de la monarchie de Josias à Jérusalem. avec le peuple Juif, car en cette fin du 7ème siècle avant Jésus-Christ, le royaume de Juda, petit royaume du Proche-Orient plus peuplé, plus riche, et mieux organisé est en concurrence avec le territoire d’Israël.

On peut sérieusement penser que le premier temple a été construit sous Josias. Ce dernier lui a donné une paternité prestigieuse en l’associant à la légende du Temple de Salomon et au Tabernacle. Josias devient ainsi l’héritier d’une lignée prestigieuse de guerriers qui ont réussis à faire face à l’envahisseur. A cette époque, les Juifs sont monolâtres (ils adorent un seul dieu mais, admettent l’existence d’autres dieux) et non monothéistes.

L’écriture de la Bible a été également fortement influencée par l’exil à Babylone des Juifs de Jérusalem et du royaume de Juda en 597 avant Jésus-Christ par Nabuchodonosor II[4]. Les Juifs exilés vont peu à peu s’intégrer à la population. Les enfants vont apprendre l’écriture cunéiforme et s’imprégner des récits mythiques, comme le déluge, la légende du Roi Sargon sauvé des eaux et vont être subjugués par la grande Ziggourat Etemenanki [5]

Le peuple juif exilé est libéré en 539 avant Jésus-Christ par Cyrus II le grand roi des Perses. De retour d’exil tout imprégnés d’une nouvelle culture, ils sont confrontés aux Juifs restés sur place. Inévitablement, deux traditions orales sont retrouvées pour une même religion. Aussi, pour éviter la division, cette tradition orale devait être couchée sur le papier avec ces concessions. Ils reconstruisent le premier temple dès 516 avant. Jésus-Christ. Ils adoptent l’araméen comme langue d’usage.et leur langue ancestrale, l’hébreu, reste employée pour la liturgie.

Vers 440 avant Jésus-Christ, en présence du gouverneur Néhémie, le sacrificateur Esdras lit solennellement les livres de la loi de Moïse, « prescrite par l`Éternel à Israël ». A partir de ce jour, ces cinq premiers livres de la Bible, ou Pentateuque (du grec penta, cinq, et teukhos, livre) deviennent la loi de l’État.

Pour résumer ces deux épisodes historiques :

  • -640 à -609 : Règne du roi Josias, il réforme le culte au profit du seul Temple de Jérusalem accompagnée de la destruction des idoles et récupère le code deutéronomique du royaume du Nord. Le culte reste monolâtre.
  • -609 : Bataille de Megiddo, défaite du royaume de Juda contre les Egyptiens et mort de Josias.
  • -587 : Invasion du royaume de Juda par les Babyloniens, destruction du Temple de Jérusalem et exil d’une grande partie de la population.
  • -539 : retour d’exil. Les anciens exilés sont fortement influencés par les cultures mésopotamienne et perse, Notamment par les courants monothéismes véhiculés par le Mazdéisme et le Zoroastrisme. Ils vont ainsi faire évoluer leur religion vers le monothéisme.

A noter que les écritures gardent une trace de la monolâtrie au travers du terme « Elohim » désignant un dieu parmi d’autres. [6]

Pouvons-nous dire cependant que ces récits bibliques sont totalement mythiques ?

Certainement pas ! Des archéologues reconnaissent eux-mêmes le passage du peuple Juif par l’Égypte[7]. D’ailleurs, les analogies entre les Temples égyptiens et le Tabernacle sont frappantes.

On retrouve en commun entre les Temples égyptiens et le Tabernacle :

  • Les trois parties : Parvis, Lieu Saint, et Saint des Saints (Naos)
  • Les purifications par l’eau
  • Les offrandes
  • L’Autel des encens.
  • Associé à une seule divinité.

Les récits bibliques, les mythologies, les légendes tirent leur essence d’évènements frappants une génération d’individus émotionnellement et charnellement. Par exemple, on se rappelle tous ce que l’on faisait le 11 septembre 2001…

La trace de ces grands évènements sera magnifiée, déformée mais, elle persistera dans les récits et les mémoires.

Je ne citerai que deux exemples :

-La légende de Moïse sauvé des eaux : c’est une reprise d’un récit mésopotamien. Sargon 1er, fondateur du royaume d’Akkad est retrouvé à sa naissance abandonné dans un panier flottant sur l’Euphrate et sera élevé par le jardinier Akkis.

-Le Mythe du déluge est présent dans l’épopée de Gilgamesh datant d’au moins 2000 ans avant Jésus-Christ.

Après cette longue introduction, revenons au Tabernacle.

Dans une première partie, je décrirai les différents éléments du temple à travers une série de photos commentées de la maquette.

Dans une deuxième partie, j’ai choisi de faire vivre le Tabernacle en racontant une histoire …. Celle du premier Yom Kippour encore appelé le Jour du Grand Pardon à travers une journée vécue par Aaron le frère de Moïse.

Ce récit romancé est tiré principalement de la Bible et en particulier des livres de l’Exode et du Lévitique.

Enfin dans une troisième partie, je reprends dans un tableau synoptique les analogies entre le Tabernacle et la franc-maçonnerie.

I.      Différents éléments du Temple à travers une série de photos commentées de ma maquette

Longueur du parvis : 100 coudées soit, environ 50 m

Largeur du parvis : 50 coudées soit, environ 25 m

II.    La Journée de Aaron le jour du premier Yom Kippour de l’histoire.                       

Cette nuit-là, je ne dors pas. Dans quelques heures ce sera le grand jour… Mon frère Moïse, après avoir consacré le MiShKaN[8], m’a désigné comme le Grand Prêtre. Je n’aurais jamais pensé qu’il me fasse un tel honneur après la trahison du veau d’or.

Que va-t-il se passer lorsque je pénétrerai dans le Saint des Saints ? Est-ce que HaShem[9] va m’accueillir ou bien vais-je périr foudroyé comme mes deux regrettés fils ainés Nadav et Avihou ? [10]

Est-ce vraiment une consécration que Moïse m’offre ? Ou est-ce encore une de ses mystérieuses épreuves dont il a le secret ?

D’un coup, Elisheva, ma fidèle épouse, se réveille en sursaut, car elle a senti mon désarroi jusque dans son sommeil.

Elle se tourne vers moi en souriant, passe ses mains abimées par le labeur dans mes cheveux et me dit :

― Tu ne dois pas t’inquiéter mon doux Aaron, il ne t’arrivera rien. Moïse te doit tout et il a encore et toujours besoin de toi.

― Le crois-tu ? Ne vais-je pas finir comme nos deux malheureux fils ainés ?

A cette évocation, des larmes coulent sur le doux visage de mon épouse, mais elle trouve la force de me répondre :

― Nos deux premiers fils ont été fort imprudents. Ils ont été impatients et ont voulu assumer un grade qu’ils n’avaient pas. Ils sont entrés têtes baissées dans le Saint des Saints sans consulter qui que ce soit…. De plus, ils ne portaient pas les vêtements requis et ils ont pris le feu de la cuisine et non celui de l’autel.

― Je sais tout ça mon cœur, mais moi aussi, j’ai manqué d’humilité. J’ai pêché par orgueil lorsque j’ai appelé le peuple à adorer le veau d’or. Ne devrais-je pas tout cesser pour te préserver, toi et nos deux fils ?

― Écoute mon amour, si tu respectes le rituel à la lettre il ne t’arrivera rien. Et n’oublie pas que sans toi Moïse n’est rien ; on le comprend mal, car il bégaie beaucoup. Toi seul sait parler à notre peuple[11] . Toi seul connait la magie.

Est-ce lui qui a tenu tête aux magiciens de pharaon en transformant son bâton en serpent[12] ? Non ! c’est toi !

 Nadav et Avihou fils ainés de Aaron foudroyés pour ne pas avoir respecté le rituel

― Ne dit pas cela ma douce Elisheva, le courroux de Dieu pourrait s’abattre sur toi.

A ce moment-là, le visage d’Elisheva s’empourpre et je sens la colère monter en elle. Elle plante son regard noir dans le mien et me lance :

― N’a-t-on pas assez payé avec notre sang quand Dieu a ordonné à Moïse de tuer tous les hérétiques adorateurs du veau d’or ? Sans parler du sacrifice de nos fils …Moïse n’a donc pas compris que le peuple avait besoin d’un dieu pour survivre face à la dureté du désert !?

Pourquoi est-il resté aussi longtemps sur le mont Sinaï ? Tout le monde le croyait mort…

Si tu n’avais pas demandé à notre peuple de faire fondre un taurillon d’or[13], nous serions tous morts de désespoir !

Il s’en est rendu compte, Moïse, de notre sacrifice ? Hein !? Lorsque nous tous, les femmes et les enfants, avons donné nos boucles d’oreilles en or pour créer une réplique du taureau Apis[14] tant adoré lorsque nous étions en Égypte ?

Je me demande pourquoi HaShem a choisi Moïse plutôt que toi, elle est là l’injustice !!!

― La colère t’aveugle ma chère femme. Dieu lui-même a ordonné à Moïse de tuer les hérétiques. Cette épreuve nous a rendus plus fort. Les tables de la Loi ont été détruites et réécrites par notre peuple. Il a été élu et a scellé son alliance en construisant ce formidable MiShKaN. Cette tente de la rencontre où HaShem se manifeste dans le Saint des Saints et où je vais me rendre dans quelques heures afin de recevoir le grand pardon destiné à notre peuple.                                             

À l’évocation du temple mobile, le visage de ma tendre Elisheva se détend… Elle s’est tellement investie dans la supervision et la réalisation de ces magnifiques tapis recouvrant la structure du temple.

Sans rien dire, je prends ses mains abimées et les pose sur ma joue. Tout en la regardant, je repense au travail colossal qu’il a fallu pour fabriquer les quatre grandes couvertures[15] pour couvrir la tente d’assignation.

―Te rends-tu compte du travail accompli, Elisheva[16] ?

Elle me regarde avec tendresse, puis son regard se perd dans ses souvenirs….

― Oui Aaron, avec les autres femmes nous avons accompli du bon travail. Nous avons lié vingt-cinq tapis entre eux avec des agrafes en or et des lacets pour fabriquer ces quatre couvertures. Nos mains en sont toutes abîmées…, mais nous sommes fières !

Tout en écoutant ma femme si passionnée et si attentionnée,je me demande pourquoi HaShem a voulu ces crochets en or. Je ressens à cet instant, les liens sacrés unissant indissolublement notre peuple d’élus.

Elle ne peut s’empêcher de me raconter la confection de ces couvertures et moi, j’écoute d’une oreille bienveillante cette femme qui est mienne et qui me rend si fier.

― Aaron, mon ange, sache que la première couverture est la plus précieuse et appelée Tabernacle. Nous l’avons fabriquée avec du lin teinté de pourpre et d’écarlate, puis nous avons tissé des chérubins. Un travail dantesque qui a demandé beaucoup de patience, de temps et de souffrance, mais quelle merveille et quelle fierté !

Chaque fois que je mets un pied dans le MiShKaN, ces chérubins me sautent aux yeux comme pour me rappeler que la présence divine est omniprésente.

La teinture pourpre[17] m’évoque le monde animal à travers le coquillage dont elle est issue. L’écarlate m’évoque le monde végétal car la teinture est tirée de la cochenille du chêne[18].


― Tu m’écoutes, Aaron ? Je sais que je te l’ai déjà dit, mais sais-tu que la deuxième couverture s’appelle la tente et qu’elle est tissée à partir de poils de chèvres blanches ? Et que la troisième est faite de peaux de moutons teintées en rouge ?

J’écoute d’une oreille distraite. Cela me rappelle le rituel des deux boucs…Tout à l’heure, le sort décidera ; l’un sera sacrifié et l’autre sera relâché…. La tente est la séparation entre le pur et l’impur.

Le rouge évoque pour moi le sacrifice d’Isaac où un bélier est venu se substituer à l’homme. Le rouge évoque le sang, symbole de la vie. De ce fait, il est strictement réservé à HaShem lors des sacrifices d’agneaux.

― Tu ne m’écoutes pas mon cher époux, tu es perdu dans tes pensées ! Laisse-moi finir :la quatrième couverture, seule visible de l’extérieur est faite en peaux de peu d’apparence[19], et tu sais pourquoi mon amour ?

― Oui mon cœur, car un homme humble doit faire l’effort de pénétrer le cœur du MiShKaN pour en découvrir la beauté intérieure.

Elle sourit, m’embrasse et se rendort

Alors que les premiers rayons du soleil transpercent l’horizon, je décide de me rendre

dans les montagnes surplombant le campement. J’admire le MiShKaN planté au milieu des douze tribus unies à jamais entre elles grâce à l’alliance avec HaShem.

L’entrée est à l’est et semble accueillir le soleil levant.

Au sud, dans le MiShKaN, se trouve le Ménorah ou chandelier en or brillant de mille feux. Il fait face au nord à la table des pains de proposition.

À l’ouest, se trouve l’arche d’alliance que je toucherai de mes mains dans quelques heures si HaShem le veut.

Ma vue se trouble, il me semble voir la nuée divine s’échapper à la verticale de l’arche. Un frisson de peur fait trembler mon corps, HaShem va-t-il accepter mon pardon ?

La nuée se fait lumière, je sens une présence qui s’approche.

― Il va falloir songer à te préparer mon frère, il ne faudrait pas être en retard au rendez-vous avec HaShem me lance Moïse avec un large sourire. Il ajoute après s’être amusé de mon empressement

― Ne t’affole pas mon frère, aujourd’hui tu n’auras pas à porter ta tenue de Grand Cohen, ça va te faire gagner un temps précieux.

― Ne te moque pas de moi Moïse, la vêture sacrée t’a été indiquée par HaShem lui-même, je le sais bien ! Tu m’as dit que le bleu de ma robe enfilée par-dessus ma tunique blanche symbolise le ciel où se fait l’office de HaShem.

Et comment vais-je faire sans les clochettes d’or attachées au bord inférieur de la robe ? Quand j’aurai franchi le rideau du Saint des Saints, seuls leurs tintements permettront de savoir si je suis toujours en vie ?

Moïse l’air presque amusé me répond :

― tu as oublié de me parler des grenades intercalées avec les clochettes, les fruits produits par le témoignage de l’esprit.

Mais, dis-moi ? Pourquoi aurais-tu besoin d’un habit bleu symbolisant le ciel puisque tu as directement rendez-vous avec l’esprit du ciel ?

― Peut être mon frère mais, ne dois-je pas porter l’hépod tissé de bleu, de pourpre et d’écarlate intercalé avec des lames d’or ?

Moïse un peu agacé s’empresse de répliquer :

― N’as-tu donc pas remarqué mon frère, que l’hépod est fait du même tissu que les rideaux ? Lorsque tu officies en dehors du Tabernacle, tu portes symboliquement le temple sur tes épaules pour toujours te rappeler ta charge. Une fois entré dans le temple, les couvertures feront office d’hépod…

― Mais, Moïse ! Je ne peux tout de même pas entrer sans être couvert de la tiare ornée de la lame d’or ? Si je ne mets pas le pectoral orné des douze pierres symbolisant nos douze tribus, le peuple ne comprendra pas !

Je ne peux tout de même pas me présenter « ni nu, ni vêtu » devant HaShem ?

 Non mais ! Quel manque d’humilité mon frère ! Tu as encore beaucoup de chose à apprendre et à comprendre !

Comment peux-tu envisager de te présenter la tête couverte d’or et avec un pectoral de pierres précieuses devant le très Grand ?

Comme tu l’as dit, c’est le cœur nu sans artifice que tu devras demander le pardon du peuple élu.

Moïse pose alors sa main droite sur mon front et me dit :

― Va ! mon Frère ! ton destin t’attend….

Le cœur libéré par les explications de Moïse, je descends d’un pas vif la colline surplombant le Tabernacle. Je croise alors un jeune enfant en pleurs. Il est suivi par deux boucs.

Je m’arrête et m’agenouille à sa hauteur :

― Et bien mon garçon, il ne faut pas pleurer, le jour du grand pardon est un jour de joie. Que fais-tu si loin du campement ? Tu dois être perdu ! Comment t’appelles-tu ?

Le jeune garçon me lance alors un regard plein de fierté :

            ― Je m’appelle Simon de la tribu de Nephthali[20] et je ne suis pas perdu !

            ― Mais alors, pourquoi pleures-tu ?

― Mon père m’a demandé d’amener ces deux boucs pour l’holocauste. Je les soigne depuis qu’ils sont bébés et je trouve injuste de tuer des animaux innocents.

― Je te comprends Simon. Mais, il n’est pas de plus belle destinée pour un animal que d’être sacrifié. Et sais-tu pourquoi on place une main sur la tête de l’animal avant de le sacrifier ?

            ― Oui, je le sais ! Afin de transmettre nos péchés à un animal innocent !

― Dans ce cas, l’offrande serait impure Simon, donc indigne d’être offerte à HaShem. Non Simon ! Lorsque nous mettons une seule main sur l’animal[21], nous lui transmettons une partie de nous-même et ainsi ce dernier devient notre messager devant le très GrandComme l’épreuve qu’a vécue Abraham avec le sacrifice d’Isaac et sa substitution par l’agneau, l’imposition d’une main a une signification très puissante : nous sommes prêts à sacrifier ce que l’on a de plus cher, notre fils au nom de l’amour de Dieu.

― C’est faux !!! rétorque Simon, mon père dit qu’un bouc va recevoir tous nos pêchés !


― Tu as raison, Simon. Un des deux boucs sera tiré au sort par l’Ourim et le Thoummim[22] pour recevoir les pêchés de notre peuple, mais cette fois-ci le transfert de culpabilité se fait avec l’imposition des deux mains[23]. Porteuse de pêchés, la viande devenue impure ne peut être offerte à HaShem. C’est pourquoi, ce bouc est relâché dans le désert et l’autre est sacrifié sur l’autel de l’holocauste.

Simon réfléchit et dit :

            ― Mais, que va devenir le bouc relâché dans le désert ?

Je réponds de façon évasive….

― Il sera confronté à Azazel[24] le chef des anges rebelle à tête de chèvre.

Description de cette image, également commentée ci-après

Les sanglots de Simon reprirent de plus belle.

― Tes explications ne calment pas mon chagrin Aaron, alors je vais prier HaShem pour qu’un jour, il ne soit plus nécessaire de faire tous ces sacrifices.[25]

Je voulais m’enfuir avec mes deux boucs, car je les aime beaucoup mais, je comprends que ce sacrifice soit important.

Alors, si tu es d’accord, je t’accompagne jusqu’au parvis du temple.

― Tu es un garçon courageux, Simon ! Suis moi….

Suivi de Simon et des deux boucs, je me rends vers ma destinée.

Au fur et à mesure que je m’approche du parvis, ma peur s’estompe alors qu’une petite voix me parle dans mon for intérieur, elle me dit :

            ― Je suis fier de toi Aaron !

            ― Mais qui est tu ?

La petite voix résonne dans ma tête :

            ― Je suis Judicaël ton ange gardien, HaShem m’a demandé de t’assister.

Mais, suis-je en train de devenir fou ? Quel drôle de nom…Ce n’est pas un nom de chez nous !        

La voix me répond :

― C’est un code, tu le comprendras plus tard…Fais-moi confiance Aaron !

Je me concentre sur mon rituel pour tenter d’oublier cette voix.

La cérémonie commence par une ablution avec l’eau du vase d’airain puis par l’holocauste d’un taurillon[26] et d’un bélier.

Elle se poursuit alors par l’oblation végétale faite d’une poignée de fleur de farine arrosé d’huile.[27]

Je sens le regard de Simon perché sur un palmier qui ne manque aucune miette de la cérémonie.

Lorsque je porte ma main sur l’animal pour qu’il soit sacrifié en mon nom, je ressens le poids de la culpabilité.

Judicaël me réconforte.

― Un jour, ces sacrifices ne seront plus nécessaires Aaron, un sauveur viendra racheter la faute collective.

Les deux boucs sont alors tirés au sort et je pense à Simon. Le bouc émissaire chargé des pêchés de notre peuple est relâché dans le désert. Je ne l’ai pas dit à Simon mais, en fait il sera précipité du haut d’une falaise. Je me demande si un tel acte si barbare est bien nécessaire…

Judicaël me répond.

 Le bouc offert en Holocauste monte vers HaShem sous forme de fumée et avec lui l’âme du peuple alors que le second chargé des pêchés descend vers le bas. Autrement dit, un bouc monte vers la vie et l’autre descend vers la mort.

Judicaël poursuit.

― Aaron, tu dois comprendre que cet acte ignominieux n’est que le reflet des manquements qui eux sont ignominieux. Cela revient à dire au peuple : « regardez ! On inflige à ce pauvre bouc ce que produisent nos manquements[28]. »

Après réflexion, je dis :

― Je vois ce que tu veux dire Judicaël, cette ignominie doit être mise en scène, car hélas souvent pour comprendre les choses, il faut les vivre charnellement.

Je peux maintenant entrer dans la tente mais, ma petite voix intérieure me retient :

― N’oublie pas de prendre une pelletée de charbon ardent provenant de l’autel des sacrifices pour consumer l’encens. ; il ne s’agirait pas d’allumer un feu profane.

Muni de ma pelle de braise, je peux maintenant entrer dans la tente de la rencontre

avec une bonne quantité d’encens. J’en prends deux bonnes poignées sur l’autel des parfums placé devant le rideau donnant accès au Saint des Saints. Puis, je macule les quatre cornes du sang du taureau.

Je comprends à ce moment-là que l’autel de l’encens[29] situé à l’intérieur de la tente prend le relais de l’autel des sacrifices situé à l’extérieur sur le parvis.

Judicaël ajoute :

― Oui Aaron, tu vois juste. Les deux autels entrent en résonnance pour un « sacrifice de l’ensemble[30] » véritable essence spirituelle, apte à te protéger de la nuée.

Mon ange gardien poursuit ses conseils :

― La fumée de l’encens te protègera du rayonnement de la nuée que même Moise n’avait pu pénétrer lorsqu’il a investi le Sanctuaire.

Prends garde ! C’est un rituel risqué !

En fait, je n’ai pas du tout peur et j’avoue même ressentir une certaine fierté de réussir là où mon frère a échoué.

Je pousse le dernier rideau et entre dans le Saint des Saints. La nuée m’enivre, mes pieds se dérobent, mes yeux se ferment, baignés par une douce lumière céleste. Lorsque j’ouvre les yeux, je vois mon corps d’en haut ….

La voix de Judicaël résonne comme un écho :

            ― Allume l’encens avec la braise, allume l’encens vite !

Je reprends possession de mon corps et m’exécute. L’encens dissipe enfin la nuée et je peux enfin me rendre compte de la magnificence du propitiatoire, ce magnifique couvercle en or massif surmonté de deux chérubins. Les deux KeROuViM[31] me semblent vivants en cet instant si particulier. Je suis comme hypnotisé devant autant de beauté et Judicaël, encore, me ramène à mes devoirs.

― Fais le rituel de sang ! vite !

Alors dans un état second, j’asperge sept fois le propitiatoire[32]  avec mon doigt trempé dans le sang du taureau sacrifié.[33]

Judicaël continue de me guider.

― Rappelle-toi Aaron, le sang équivaut à la vie, il est réservé à HaShem et pour cela, ton peuple ne doit pas le consommer. Comme le lien par le sang est établi, tu vas pouvoir invoquer HaShem par son nom…

Toujours dans un état second, je sors le tétragramme caché sur ma tunique blanche et je m’apprête à énoncer Le Nom dont la prononciation est ignorée du peuple.

Au même moment un grand bruit me parvient, car Moïse comme lisant dans mes pensées a ordonné au peuple de faire beaucoup de bruit de peur que Le Nom ne frappe les oreilles de quelqu’un.[34]          

― Adonaï, Adonaï[35], je suis Aaron venu demander le Grand Pardon au nom de mon peuple !

Soudain, je n’entends plus rien. Je suis comme transporté dans un couloir lumineux, et devant moi une porte s’ouvre, mon corps n’existe plus, je fais partie d’un grand tout. Une boule lumineuse me guide qui n’est autre que Judicaël dans sa forme céleste. Tout d’un coup, une lumière céleste indescriptible m’attire comme un aimant, elle n’est faite que d’Amour. Je ressens maintenant la présence d’Adonaï.

À cet instant, je comprends tous les mystères de l’Univers, le pardon d’Adonaï est une évidence. Les bruits du peuple me reviennent aux oreilles, le voyage vers HaShem est déjà terminé. J’essaie désespérément de me souvenir du savoir transmis mais, je ne me rappelle de presque rien, sauf de cet Amour inconditionnel.

Je comprends alors que le sanctuaire du désert et les sacrifices ne sont pas un simple don généreux pour amadouer une quelconque divinité, ça c’était bon en Égypte. C’est en fait une rencontre entre HaShem et son peuple au sens charnel grâce à la structure même du MiShKaN et de ses Rituels.

Judicaël ajoute :

― Tu vois Aaron, il faut vivre les choses importantes pour les comprendre, les penser ne suffit pas. Initiée par Moïse, cette première alliance avec Dieu et son peuple élu est maintenant totalement scellée. Elle préfigure dans un temps futur une seconde alliance où HaShem sera en chacun de vous.

Intrigué, je demande ;

            ― Parle-moi de cette future nouvelle alliance ?

            ― Je n’ai pas le droit de t’en dire plus aujourd’hui mon Bien Aimé Aaron[36]me répond Judicaël du tac au tac…

Je m’agenouille alors devant l’Arche d’Alliance et me souviens de sa fabrication selon les plans dictés à Moïse par HaShem, le coffre en bois d’acacia et recouvert d’or.

Je me remémore également le rituel lorsque qu’avec beaucoup de soins, Moïse a placé les tables de la loi, une portion de la manne et m’a demandé de placer mon bâton fleuri dans le coffre.

Encore abasourdi, je sors du Saint des Saints et je m’attarde dans la chambre du milieu. La Ménorah[37] située au sud me semble encore plus étincelante que tout à l’heure. Comme hypnotisé, je la regarde comme si je la voyais pour la première fois. Elle est faite d’un seul bloc en or massif et je suis fasciné par les sept petites lampes à huile en permanence alimentées par les Cohen. Le sept est le chiffre de

l’accomplissement de HaShem. Un sentiment de plénitude m’envahit. La branche du milieu, représentant HaShem, semble briller différemment.

Avant de quitter la tente, je jette un dernier regard sur la table des pains au propositions[38] situé au nord de l’édifice. Ces douze pains représentant les douze tribus sont une offrande perpétuelle à HaShem. Ces pains « de la présence » placés face à la Ménorah[39] sont ainsi toujours devant la face d’Adonaï, c’est donc une nourriture à la fois temporelle et spirituelle. Elle me rappelle à ce moment-là, la manne qui nous a été envoyée alors nous avions faim.

Judicaël ajoute :

― Oui Aaron, cette table symbolise en quelque sorte toutes les tables du peuple élu. Les repas pris en famille et avec les amis ne sont pas seulement alimentaire mais, aussi l’occasion d’une nourriture intérieure et spirituelle par les échanges fraternels. Tu es maintenant prêt pour sortir et annoncer la bonne nouvelle au peuple.

Je sors transfigurer du Tabernacle et je me mets à crier :

― Soyez rassurés ! HaShem nous a pardonnés ! Avec nos douze tribus unies à Lui, nous atteindrons la terre promise et nous resterons ainsi soudés jusqu’à la fin des temps.

J’aperçois Elisheva rassurée qui fend la foule pour me rejoindre, ce soir nous ne ferons plus qu’un… ou pas.

Le soir venu, Elisheva ne cesse de me bombarder de questions, elle ne comprend pas comment j’ai pu revenir avec autant de certitudes sans pouvoir lui donner d’explications.

Excédée, elle me demande :

 Mais, comment peux-tu dire que HaShem est infiniment bon et qu’il a un plan pour nous alors qu’il laisse perdurer toutes ces souffrances et tout ce désordre !????

Judicaël, mon ange gardien me souffle la réponse :

― Mon cœur, c’est parce que j’ai pu voir l’ouvrage d’en haut lorsque j’étais dans le Saint des Saints …

― Comment ça ?

― Je n’étais qu’un petit garçon observant la broderie des KeROuViM à l’envers. D’en bas, je ne voyais que des fils enchevêtrés et des formes grossières. Mais vu d’en haut, tout prend forme, l’harmonie règne. Les plans divins sont justes parfaits et les KeROuViM sont magnifiques.

Elisheva rassurée met sa main sur ma joue et me sourit… Le sommeil vient alors nous cueillir par surprise.

Fin de la journée….   

III.  Tableau synoptique des analogies entre le Tabernacle et la Franc-maçonnerie

Au travers de cette nouvelle, j’ai largement donné des explications symboliques. Nous pouvons ainsi nous rendre compte des similitudes avec la symbolique maçonnique.

Sans toutes les épuiser, j’ai réalisé un tableau synoptique des analogies entre le Tabernacle et la Franc-maçonnerie.

TabernacleFranc-Maçonnerie
TabernacleLe Temple de Salomon est central dans les Rituels or, le Tabernacle est le précurseur de ce Temple
Bétsaléel, l’architecte du TempleIl est présenté, avant Hiram, comme la figure tutélaire de la Franc-Maçonnerie (Manuscrit Graham, 1726)
La vêture du Grand Cohen possède de l’or et de l’azurLe rituel précise que le Vénérable est vêtu d’or et d’azur
Le grand prêtre porte symboliquement le temple sur lui ne serait-ce que par la similitude des couleurs de sa vêture et les rideaux du templeLes francs-maçons portent également symboliquement le Temple sur leurs épaules. On parle bien de charge pour les postes d’officiers.
Tabliers blancs utilisés par les sacrificateursRappel le tablier d’apprenti
Le mobilierLe Rituel de Grand Élu Ecossais du rite français met en scène le mobilier du Temple.
Les purifications par le feu, par l’eau et par le sangCes purifications sont entre autres choses présentes au rituel d’apprenti du rite français.
Les couvertures du TabernacleExpression « le temple est couvert intérieurement et extérieurement »Analogie avec le fait de couvrir le tableau de la loge.
Le parvis et les deux chambresOn retrouve ces notions dans nos rituels : on parle également de parvis, de chambre du milieu au grade de Maître et du Saint des Saints dans plusieurs rituels aux Grades de sagesse.
Le Rituel autour de la table des pains aux propositionsOn retrouve des analogies avec les rituels de tables

IV. Conclusion

A travers la maquette du Tabernacle, nous avons voyagé dans la Bible, nous avons évoqués quelques éléments afin de montrer que ces récits ne sont que la traduction et la persistance d’une mémoire magnifiée par l’érosion du temps et les nécessités politiques.

Cependant à travers le récit à peine romancé d’Aaron lors du 1er Yom Kippour, nous avons pu ressentir toute la puissance des symboles émanant du Tabernacle.

En se mettant dans la peau d’Aaron, j’ai pu ressentir la puissance du rituel et m’apercevoir des analogies avec la méthode maçonnique, même si notre démarche se veut adogmatique.

D’un point de vue plus intimiste, la construction de la maquette et la rédaction du récit en me mettant dans la peau d’Aaron, m’ont rapproché du Divin alors que j’étais dans une période ou mon côté rationnel prenait le dessus…. Un Divin que je ne peux pas exprimer par des mots mais seulement avec le cœur.

Je fais partie d’une obédience exigeant la croyance en un Grand Architecte de l’Univers, et même si notre maison est différente, les matériaux de construction sont communs avec ceux de la Bible. Ce sont des matériaux issus d’une mémoire charnelle et intemporelle façonnés par l’émotion.

Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Si cela n’était, je vous l’aurais dit : car je m’en vais vous préparer le lieu[40]

https://open.spotify.com/show/2Mgh9JN34iez81GOmCgvcw?si=84db109c20dc40c8&nd=1

[1] Genèse 41,1-43

[2] Genèse 42,7-38

[3] Certains considèrent les Monts Sinaï et Horeb comme des noms différents du même lieu, d’autres considèrent qu’il s’agit de deux endroits distincts : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mont_Horeb

[4] Il y a eu deux autres exils en 587 av JC et 582 av JC

[5] Cette Ziggourat donnera certainement naissance au mythe de la tour de Babel : https://fr.wikipedia.org/wiki/Etemenanki

[6] Jéhovah est le vrai Élohim ; Il est l’Elohim vivant. Ils disparaîtront, ces Elohim Qui n’ont fait ni les cieux, ni la terre Jérémie 10.10

[7] Israel Finkelstein et Neil Silberman : « La Bible dévoilée »

[8] MiShKaN : autre nom du Tabernacle.

[9] HaShem : veut dire « le nom » et permet d’éviter de prononcer le nom de Dieu.

[10] Les fils d’Aaron, Nadav et Avihou avaient imprudemment pénétré le Saint des Saints pour offrir un feu non autorisé à HaShem, ils périrent foudroyés. (Lévitique 10, 1-3).

[11] Aaron interprète de Moïse (Exode 4, 10-17) »

[12] Le bâton changé en serpent (Exode 7.1-13)

[13] Le taurillon d’or : le terme veau d’or est une mauvaise traduction, on devrait plutôt parler d’un taurillon d’or par référence à Apis. Cet épisode est présent au chapitre 32 du livre de l’Exode et au chapitre 12 du premier livre des Rois

[14] Apis en grec ou Hapou est un taureau sacré de la mythologie égyptienne vénéré dès l’époque préhistorique : https://fr.wikipedia.org/wiki/Apis

[15] Références bibliques sur les couvertures : Ex. 26 :1-6, 7-14 ; 40 :19 ; Nomb. 9 :15 ; 1 Chron. 16 :27 ; Héb. 8 :1, 2 ; Apoc. 21 :3. ; Ex. 26 :14 ; 40 :19 ; Nomb. 4 :25 ; Lév. 8 :18, 22 ; És. 53 :2. ; Éz. 16 :10

[16] En hébreu, Eli signifie « mon Dieu ». Sheva peut signifier « serment » ou « subsistance ». Sheva signifie aussi « Sept » pour la perfection en hébreu. Le nom Elisheva peut donc à la fois signifier « Mon Dieu est mon serment » (Je jure par mon Dieu) et « Mon Dieu est ma subsistance ».

[17] Le coquillage s’appelle pourpre ou encore murex dont on extrayait la « pourpre de Tyr » https://fr.wikipedia.org/wiki/Pourpre_de_Tyr

[18] La cochenille se nomme keres vermilio plus connu sous le nom de « graine d’écarlate » parasite du chêne kermes. https://fr.wikipedia.org/wiki/Kermes_vermilio

[19] La nature de la dernière couverture fait l’objet de controverse. Dans la Torah, le sens du mot hébreu « takhach » est assez incertain : il pourrait se traduire comme dauphin ou phoque et pour d’autres traducteurs, il s’agirait seulement de cuir sans plus.

[20] Allusion au rituel maçonnique qui précise qu’Hiram est le fils d’une veuve de la tribu des Nephthali

[21] L’imposition de la main (une main) : voir le (Lv 1,4.4,4) pour les sacrifices d’expiation et le (Lv 3,2) pour les sacrifices de communion.

[22] L’Ourim et le Thoummim sont nommés dans le lévitique 16,8 : il s’agit d’une pierre blanche et d’une pierre noire placées sur le pectoral du Grand prêtre. Ourim la blanche signifie non et Thoummim la noire signifie oui.

[23] L’imposition des deux mains voir le (Lv 16,21)

[24]Certains considèrent que Azazel désigne une montagne escarpée d’où sera précipité le bouc. Ainsi l’un sera précipité vers bas et l’autre vers le haut au travers de la fumée du sacrifice. Cet épisode est à l’origine du terme bouc émissaire.

Voir Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Azazel

[25] Certains considèrent que le rituel du Yom Kippour préfigure le sacrifice sur la Croix du Christ par un rachat de la faute collective et non individuelle.

[26] (Lv 16,5)

[27] (Lv 2,1)

[28] Veut dire manquement aux directives de Dieu, c’est-à-dire un pêché.

[29] Exode 30

[30] Terme biblique renvoyant au lien spécifique des deux autels.

[31] J’ai préféré la prononciation en hébreu pour éviter de les confondre avec les chérubins représentés comme ces angelots joufflus propre à la renaissance. Les KeROuViM sont des êtres d’une grande majesté, leur forme se rapproche davantage d’un sphinx ailé. Ils sont au sens propre des anges gardiens intercesseurs apportant les prières des hommes devant Dieu.

[32] Propitiatoire : LV 16,2 couvercle de l’arche d’alliance en or massif. Le mot hébreu signifie expiation.

[33] LV 16 ,14

[34] Le passage est inspiré du rituel de Grand Élu Ecossais (2eme Ordre du Rite Français GCRF) Il est dit précisément : « Sa prononciation était ignorée du peuple. Elle se transmettait par tradition une fois l’année ; le Grand Prêtre prononçait le nom en l’épelant, entouré de tous ceux qui avaient droit de l’entendre.

Pendant cette Cérémonie, on ordonnait au peuple de faire beaucoup de bruit de peur que le nom ne vînt frapper les oreilles de quelqu’un »         

[35] Adonaï est l’une des façons de prononcer les consonnes du tétragramme YHWH car en Hébreu les voyelles n’existent pas, il faut donc les deviner selon le contexte. On dit également que les voyelles appartiennent à Dieu.

[36] Je fais bien-sûr allusion ici à Jésus Christ.

[37] Exode 25,31-37 

[38] Exode 25, 23-30.

[39] C’est pour cela que l’on parle également «de la table des pains de la face » 

[40] Évangile selon Saint Jean 14.2

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